NUIT DE LA LECTURE
Hommage à l'ami disparu.
Il écoute, se tient coi derrière le rideau du sang.
Hommage à l'ami disparu.
Il écoute, se tient coi derrière le rideau du sang.
Lettres d'escale, 10ème édition vient de sortir aux Editions complicités
Ces Lettres d'escale écrites sur une période de quinze années se présentent comme
un pèlerinage, chaque Lettre et chaque nouvelle édition en marque les étapes,
les révélations, les avatars d'une vie ordinaire, les paysages insoupçonnés
découverts à l'orée d'une forêt ou au-delà d'une crête.
Un portrait inachevable aux multiples facettes.
Ce livre serait comme un enfant qui ne cesse de grandir sans pouvoir se résoudre à déserter l'enfance, il laisse à ses parents le choix de s'en réjouir ou de s'en inquiéter.
Extrait:L'hubris reprend du souffle aux confins orientaux de la vieille Europe, la slavitude s'enflamme… mais Jacob triomphe du mystérieux adversaire au petit matin...sa blessure à la hanche l'aide à porter le poids du monde, il navigue lège sur les furies déchainées, hilare de ne pas sombrer…
Vous vous êtes retiré dans vos quartiers d'hiver cher Christian BOBIN... les retrouvailles sont proches. Nous échangerons bientôt sous le porche d'une cathédrale de nuages, deviserons en silence de l'air du temps qui passe et de celui qui n'a jamais passé…
"Pendant que Jeanne déroulait son fil d'or de la mémoire et des carnets d'existence, deux images jouaient du coude à trouver leur place sur une étagère de mon crâne.
La première est celle d'une mère derrière sa machine à coudre Singer tentant de recoudre les lambeaux de nos âmes déchirées par la modernité.
La seconde était un albatros, ce majestueux oiseau des mers australes, ses ailes ont une telle envergure qu'il ne peut décoller du sol, il lui faut le bord d'une falaise, bout au vent, d'où il se lance dans le vide se confiant à la brise qui le portera vers sa destination.
Ces deux images résumaient assez bien ce qu'est l'écriture et, dans une certaine mesure, la lecture."
L'Ukraine s'y invitait avec deux auteurs venus parler de leurs livres.
« Ami, je pars, voici la clef de ma maison.. Lorsque j'aurai passé les monts et les vallées, regarde-la m’attendre, veille avec elle… Si je ne reviens pas et qu'elle tombe en ruine, sauve un meuble en souvenir de moi. Si elle doit se vendre sans moi et que tu es encore là, sauve-la en souvenir de toi. Car nous sommes bergers, nous nous gardons en ce monde, pas à pas… » Lise
(Pascale Maurer)
Dans l'émission de Pascale Maurer du 8 septembre 2022 sur Radio-Courtoisie :
"Éclaircies en haute mer et au désert" avec
Marc Bouriche et Michel Faucheux.
Sans fards ni apprêts ses grand yeux bleus de mer métissée de ciel regardent la vie qui s’offre. Tout y transite à découvert des abysses de son cœur, les joies et les chagrins, des infimes frémissements aux éruptions furtives, des douleurs de l’exil à ses émerveillements.
Natasha quitta Kiev une lune après les premières bombes, confia à la providence un mari mobilisable demeuré au chevet de vieux parents malades, choisit l’exode à l’attente pétrifiée des missiles déchirant la nuit, vrillant ses nerfs à la folie, assassinant l’oiseau qui chantait dans sa gorge.
Elle partit seule vers la Pologne voisine un soir de couvre-feu, c’était la naissance du printemps, les premiers bourgeons narguaient la mort qui baguenaudait dans la ville fortifiée. Des ombres rasaient les murs, le chant des oiseaux dans Kiev désertée faisait douter du déluge à venir. Elle emporta ce qu’elle pouvait porter, un sac à dos, un ordinateur, un smartphone, ses souvenirs et son Gusli, instrument très ancien du folklore traditionnel des slaves de l’Est et des cosaques.
L’errance dura trois mois de capitale en capitale, d’auberges de jeunesse en hôtes occasionnels… jusqu’à cette aube où nos routes se croisèrent, mon plus beau cadeau d’anniversaire avec deux jours d’avance. Elle partage ma thébaïde depuis le 11 Juillet, enchante mes jours de sa voix renaissante de soprano, des notes de cristal de son instrument, de sa quête aussi des beautés de ce monde, d’une innocence en jachère dans le sillon des terreurs meurtrières.
Dans une petite chapelle de la côte Normande où nous accueille un vitrail dédié à la muse elle offre un récital en hommage à son peuple et ses victimes, à tous ceux de sa vie de vaguante qui lui ouvrirent leur porte et leur cœur.
« Mettre l’exil en chanson me dit-elle, m’apaise infiniment. »
Marc Bouriche
Dimanches 8 mai et 26 juin à 15h
Au Théâtre Paul Rey, Île Saint Louis, Paris
BRIGITTE MAILLARD
Poète de l’intemporel - Récital Voix-PianoMarc Bouriche
prêtera sa voix au recueil testamentaire du poète,
"Le mystère des choses inexplicables",
Editions "Monde en poésie"ès Barthélémy
interprètera Eric Satie et Thomas de Hartmannvoir plus de détails en téléchargeant le flyer en pdf
(avec le bouton 'Le programme' ci-dessous)
Hommage
Un phare s’est éteint qui éclairait nos nuits. Les marins sont livrés à eux-mêmes, à leurs sens en éveil. Une poétesse s’est absentée du monde. Elle sourit derrière mon épaule de la formule que je lui emprunte.
Le 14 Août, Brigitte Maillard* franchit le seuil du grand silence.
L’épopée s’annonça au tournant de ce siècle par les clameurs de la camarde cognant aux persiennes d’une chambre d’hôpital, enfonçant la digue des conventions. Le flot d’une poésie d’outre-terre déferla sur les domaines d’un corps meurtri par la maladie, le féconda. Une double greffe de sang de cordon sonna matines d’une renaissance. Une poétesse venait de voir le jour, en enfer.
« À l’éveil du jour »**, recueil fondateur, relate la métamorphose. D’autres recueils scandèrent les étapes d’un pèlerinage vers l’Être, plusieurs furent primés.
L’enfance du siècle vit le poète tanguer entre les rives de l’enracinement sur la terre et de l’itinérance de sa célébration, entre « Je suis personne » d’Emily Dickinson et « Je suis multitude » de Walt Whitman. Par sa cohérence sans forme, son incandescence, sa mystique, l’œuvre léguée est singulière autant qu’intemporelle.
Brigitte publia « Le mystère des choses inexplicables »***, quelques semaines avant sa disparition, il en émane comme une fragrance testamentaire****.
*Brigitte Maillard était membre d’Écritures et Spiritualités depuis ???? Informations complémentaires sur l’onglet du site « Nos auteurs » et sur Wikipédia.
**Éd. Monde en poésie, 2015
***Éd. Monde en poésie, 2021
****Nous poursuivrons cet hommage en diffusant les dix podcasts de cet ultime recueil sur l'onglet Poésie Voix en haut de page. Les droits d’auteur et tout ce qui en découle restent la propriété de l’auteure, de sa maison d’édition et de ses ayants droits.
Incertitude (vidéo ci-dessous) :
Auteur interprète Brigitte Maillard . Compositeur Jérôme Madesclaire Piano Léo Nissim